Recyclage (Biohazard) - Baaléfique (Extrait)

Publié le 16 Avril 2011

Ordo ab chaos

 

Rien néant absence permanence immanente immatérielle irréelle résiliente…

 

On pourrait croire à un essai.

On pourrait croire à une erreur.

On pourrait croire à un test.

Un coup pour rien. Un coup pour voir. Un coup d’épée dans l’eau… sans l’eau… sans l’épée… Rien. Simplement rien dans son plus simple appareil… Nu nuant nuance de nuance atténuante… Nullité sommaire pélagique… Un lac en vrac vaque… Un océan de néant.

On ne sent rien… On n’y voit rien on n’entend rien on n’y comprend rien… Rien ni personne…

Pas un bruit pas un son pas une image… pas âme qui vive ! Ni vous ni moi. Pas de quoi… Rien à faire rien à dire rien à dire… rien à écrire.

C’est le creux ! C’est le néant ! La vacance ! La vacuité…

Le parfait néant. La parfaite béance…

 

 

Crrrrrrrrrrrrrrrrrac !

Bannnnnnnnnnnnnnnnng !

Boum !

 

 

Fiction de faction. Friction de faction. Action contre action. Action contraction. Contrition. Acte de contrition… Avec tout son cortège de Capharnaüm. Nahum. Aum… Ôm ! C’est la batterie de cuisine de l’univers qui joue son premier et dernier mouvement.

 

Frout !

Frou-frou !

Morne plaine… Dans le silence assourdissant étouffé inouï de ce vide impavide… une onde une émotion un éclat… un copeau un tremblement un ricochet décoché qui ne devait plus jamais se calmer s’apaiser une vague scélérate maligne une vitamine… s’arrêter.

Dans le silence assourdissant étouffé inouï de ce vide impavide un son un frisson une vibration… une sensation fraction fracture rupture d’avec l’inconnu s’est propulsée vers le monde connu…

Et le son s’est fait mot et le mot s’est fait loi. Et le mot s’est fait foi. Froid-chaud (enfant illégitime) de l’existence et de la connivence avec la fréquence s’est monté en engeance… à bord de cette diligence… intersidérale sidérante. La nuit s’est faite lumière l’immatière matière et le vide a commencé à s’emplir se remplir… jusqu’à enfler gonfler et ronfler. Rouler sur l’autoroute des anges. Démoniaque jeu de quilles de croquet de bowling infantile et fragile…

Sentence sans repentance à tombeau ouvert ramant jusqu’à la démence…

 

Boum !

Badaboum !

Cacapoum !

Prout !

Fi du défi mépris de toute raison de toute logique… oraison de la raison démagogie de la logistique… Un défi ludique rudimentaire… Déflorement effarant et pharamineux pharaonique… de cette zénitude zénitale zéniale… Na !

 

Boule boussole bouscule bascule vacille vadrouille patrouille patatrouille roule… Cadran solaire… Cabré décadré… Décalé…

Jeté là dans le grand vide gravide de vide comme pour évacuation à l’écoulement du néant.

 

Et voici que lancé balancé de l’autre bout du bout de l’univers d’un autre système solaire d’une autre nébuleuse rien ne saurait rien ne pourrait l’arrêter dans sa valse vertigineuse…

Ouvert à grand renfort de battements d’instruments… Sans économie de mouvements… Sans pénurie de sentiments… Trompettant tempêtant tonitruant…

C’est le bal maléfique catastrophique des astres. Le désastre qui a finalement catapulté ici ce noyau qui s’est fait graine de la vie telle que nous la connaissons aujourd’hui… Un bal étonnant ! Un bal étonnant un bal détonant un bal détoné qui sonne faux dès l’ouverture qui bat la mesure des cycles et des ères. Déserts, hémisphères et le cycle des airs et de l’eau. Un ballet de feu. Un bal tonnerre…

C’est l’enfer fait paradis dans le tohu-bohu dissonant… des origines. Gog et Magog en goguette… en dialogue flamenco trabendo au tango groggy. Cohue, cohorte. Canon chaotique d’une symphonie fantastique. Bal banal bacchanale… Composition… Ce monde à peine né et pourtant déjà en décomposition.

 

Chevauchée fantastique cavalcade sauvage… Manège à chevaux désarticulé a dondolo…  Épicentre épique…

A la vue d’une telle tectonique on n’imagine pas la technique qui aboutit à ce rêve inimaginé. Quel fou a jeté ses dés sur la voie lactée sur un pari aussi dément ? Quel chef d’orchestre à la baguette diabolique a jeté les ingrédients nutriments dans ce creuset volcanique ? Quelle hypothèque a justifié une telle mise en branle une telle mise en œuvre un tel chef-d’œuvre ?

Qui mais qui mais qui donc a appuyé sur la gâchette provoquant cette déflagration flagrante irréversible irrévocable irréparable ? Qui a commis l’irréparable ? L’imparable ? Quelle folie ? Quelle inconscience ? Quelle furie de connivence ?

Emulsion instable en construction d’harmonie…

 

Carapaté des Carpates de cet univers en cavale qui dévale et déballe ses effets dans une ampleur magistrale cette foudre de guerre s’est rendue nécessaire à son affaire délétère. Déferlante infernale déflagration… Navigation… Propagation… Programmation… naturellement technologique. Balkanisation d’un système pervers en désordre…

Bolide en folie bouleversant pulvérisant saupoudrant accaparant agglomérant amassant dans sa course sinistre rectiligne une salade mixte en balade mêlant fédérant les ingrédients les plus improbables de la vie en couveuse… Astronomique gastronomique sporadique… Affriolante Aphrodite bolchévique…

 

Ainsi font font font… Défonce enfonce fonce ce torrent de passions a jeté son dévolu sur le monde et arrosé de tant de fronde et de fonte… a noyé jusqu’au sol qui le porte sa terre nourricière sa terre pourricière… sa terre souricière qui l’a mise au vert et l’a envoyée en galère réale régate dans la course à la conquête de la vie sur l’océan du néant céans… Idéale tornade parade défilé anarchique pantagruélique…

Tam-tam ramdam tambour battant…

 

C’est sur ces ondes que cette planète coquille de noix impavide vogue bon an mal an dans l’espace intersidéral inamical chemin faisant journal de bord d’un bateau ivre jamais rassasié… Jamais à satiété… Jeté en pâture aux flots sulfureux des alizés entre zéphyrs post-stratosphériques et tempêtes solaires.

Nacelle de la vie suspendue à la vie bateau nef rafiot galère arche jeté en pâture à la voie lactée… Marée marécage mareyage… Marivaudage… Cabot cabotin cabotage…

Ce frêle esquif esquive vivement les attaques arrogantes des prétentieux qui osent lui ravir ce raz-de-marée ce tsunami séismique pour tout droit de vivre. Crac ! Cataclysme, patraclysme, patatraclysme… Au paroxysme de sa vitalité… Vite arrivé le déroulé de sa partition se fait fraction friction éviction évidente de son intra altercation… Divorce interne qui dévore sa propre interaction… Rivalité complice… Phénix et feu dans la danse hystérique du chaos paroxystique génétique originel. Matraquage… Patraquage… Emphatique.

Nulle part ailleurs ce génial génie n’aurait pu faire pire que d’envoyer dans ce rebus des univers dans ces recoins inamicaux cette unisphère désespérée espérance d’une errance périclitée d’un univers versé déversé renversé sur le versant du vide. Une espérance d’univers bouleversée par la velléité de son errance.

 

Statique extatique dynamique…

Ce big bang fantastique est-il responsable de ce bal phénoménal ?

Bolide traçant dans ce mécano bordélique… Un train d’enfer big bangastique qui dans le choc vampirique de la mort déclencha la vie à retardement… Sans filet sans parachute sans plan de repli son plan de réplique s’applique à son sacrifice transgénique masochiste autant que sadique. Gymnastique ballistique asynchrome polychrome et polymorphe misanthrope.

 

Toujours est-il que le grain de sable sorti d’on ne sait plus où sorti de nulle part s’est enveloppé s’est développé s’est étoffé au fil de son périlleux périple jusqu’à enfler à cette taille méga mégalo colossale qui tel un chien dans un jeu de quilles le voit débouler bousculer déboulonner tout ce qui le freine dans sa course aveugle…

 

C’est là que tout a commencé.

Roulant déroulant déferlant tournant retournant tourneboulant ce débris de roche s’est fait roc montagne planète corollaire du système… solaire. Univers bientôt…

Univers bullivers…

Il a conquis acquis son indépendance relative quasar du hasard ou jeu d’un dieu facétieux. Qui a jeté ce dé qui n’a toujours pas cessé de rouler ?

Sa vie, son destin, sa destinée n’est pas d’être tranquille pourtant le paradis ne pointait pas encore à l’horizon.

 

Jesse CRAIGNOU

Rédigé par paroles-et-musique.over-blog.com

Publié dans #Nouvelles Histoires - Short Stories

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article