Barbara, La Gargouille De La Chanson Française

J’avais huit ans quand j’ai entendu Barbara la première fois… et, bien qu’elle n’était pas de mon âge, je l’ai aimée tout de suite… instantanément… le coup de foudre pour cette femme noire d’un autre temps… d’un autre âge… propulsée dans l’espace et le temps bien loin depuis dans son voyage giratoire depuis ses interprétations de Brassens et Brel…

Je voyais là cette longue dame brune… pas si longue en fait sinon de talent et de réputation… planer telle dans les brouillards d’Avallon ou les effluves d’automne des bords du Lac de Constance… entonnant des mélopées hors d’âge et hors du temps… un autre temps… des moments immatériels et antiques… des monuments gothiques… Barbara avance à pas feutrés… aux gré des aléas du temps et des amours… Barbara reste discrète malgré tout et avant tout… sa poésie se goûte et se savoure en cercle d’initiés… du haut du regard qu’elle pose doucement sur son monde…

Barbara m’entraînait déjà dans les tourbillons d’une valse d’un autre bal à Marien Bad ou Gottingen ou encore d’une chanson de Fragson… chevauchant son Aigle Noir ou Mille Chevaux D’Écume vers L’Homme En Habit Rouge… et contemplait le paysage du haut de son perchoir de gargouille gothique… mais déjà il pleuvait sur Nantes et on savait qu’il automne à pas pressés dans le jardin de Précy…

Barbara voyage sur la nostalgie d’un passé tant infini qu’indéfini… même son album spectacle avec Gérard Depardieu Lily Passion est l’interprétation d’une histoire entièrement gothique…

Marie-Paule Belle lui fit une fière reprise… enchaînant concerts et album à son hommage tout en révélant la filiation naturelle de la chanteuse… Barbara a sûrement impressionné Juliette par ses côtés poétiques et grivois en demi-teintes et clairs obscurs… et la jeune chanteuse Camélia Jordana lui a dédié son premier succès en clamant (Non Non Non (Écouter Barbara))…

Jesse CRAIGNOU

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